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Famille

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C’est juillet, enfin, on est presque rendu à la fin. Depuis quelques semaines, je repense sans cesse à ta dernière visite chez nous, Dad. Tu me manques tellement.

J’avais écrit un petit morceau pour mon frère Micheal, en octobre dernier, racontant notre dernière soirée passée ensemble avec papa, à Montréal. Je le copie ici, je le partage.

 

14 juillet 2015, Montréal / Ta dernière visite Dad

Dad, Mario, était passé nous voir en vitesse chez nous — pit-stop-style — avant son départ en autobus le lendemain pour aller joindre tante Danielle et les Rolling Stones. Un arrêt surprise car il devait normalement se rendre directement à Québec.

J’ai téléphoné à Michael (et Annie) le jour même pour les inviter à souper avec nous le soir venu. Christopher avait une conférence, mais se joindrait à nous plus tard, Norah allait être avec moi et son grand-papa. Quant à John, je n’ai pas fait d’invitation (sorry)… sa famille et lui allaient en visite chez Dad la semaine suivante ou l’autre…

Dad est arrivé en fin de journée. On a commandé de la pizza au Tarot. Bine nous a pété une coche avant qu’on mange. Trop d’action peut-être?! Elle a «soupé» sur maman-Nat. On a quand même réussi à jaser et avoir du plaisir autour de la table. Chris est rentré entre-temps et à mangé les restes. On a déconné, on a jasé pour vrai aussi.

Après le souper, papa Chris et Norah – un bon bain pour bébé – sont restés à la maison et les autres, on est allé se chercher une crème glacée, sous un ciel un peu pluvieux. Dad et moi on marchait sous le même parapluie, il avait son bras autour de moi. J’étais bien.

Michael vous dira que sa crème glacée goûtait la banane et qu’il n’avait pas commandé ça. Dad trouvait la sienne bien ordinaire aussi, mais Annie et moi avons apprécié la mienne. Ce n’était pas «les chars», comme Dad disait, mais c’était tout de même un moment partagé. Des sourires, des rires, une petite marche ensemble avant de rentrer et d’apporter une glace pour Chris.

On a éventuellement couché Norah, on a continué à jaser le temps qu’un «soir de semaine» nous permît. Mike et Annie sont repartis.

Dad a dormi dans notre chambre à Chris et moi et nous dans celle de Bine.

On s’est réveillé le matin un peu plus tôt, question de faire fitter la routine de tout le monde avant le départ du matin. Je suis allée reconduire Norah et Chris (garderie + travail) et j’ai terminé en reconduisant papa au terminus… un peu pressés, mais arrivés à point. Il a pu voir que sa fille sait chauffer.  ; )

On s’est dit LOVE YOU.
Je lui ai souhaité bon voyage et bon show.

On se parlait la semaine suivante pour qu’il me raconte que ça avait été un super séjour. Qu’il avait eu du plaisir au show, et avec Dany et aussi, qu’il avait eu la chance de voir ses fils aussi (Antoine et Olivier / et qu’il avait eu bien du fun et avait aimé vos blondes!)…

– – –
Gros becs à tous et pour Michael, des images pour remplacer la dernière que nous avons en tête peut-être…

Une petite fille qui s’ennuie de son papa d’amour,
Nat xxx

Ça fait maintenant 1 an que ma fille et mon mari ne t’ont pas vu. Ça fait un an que tu n’es pas passé nous voir. 1 an à Montréal, sans toi. C’est long Dad.

Love you Papa,
xxx

Jour de l'An 2016

Jour de l’An 2016

J’y pense depuis un certain temps… Un projet que je nomme:
J’aurais voulu dire.

Peut-être que je finirai par entreprendre une série complète, mais je commence ici, avec un billet.

J’ai envie d’écrire sur les moments qui m’ont marqué, les non-dits, les situations du passé que j’aurais aimé verbaliser sans en être capable au moment où c’est arrivé, des sentiments, positifs ou négatifs, qui n’ont guère passé le seuil de mes lèvres; de peur de faire fuir l’autre, de peur de craquer en le racontant, de peur de blesser, de peur que le sentiment ne soit pas réciproque, etc.

Je commence avec un souvenir:

JOHN
J’aurais voulu dire que tu me manquais, terriblement.
J’avais 8 ou 9 ans quand tu es parti. Un grand frère en moins dans mon quotidien.

Tu revenais de la grande ville et nous visitais pour quelques jours. Tout fier, au volant de ton gros bazou laitte (un Skylark?), tu venais nous raconter ta nouvelle vie.

J’étais complètement impressionnée par toi: tes histoires, ta facilité «d’être», ton rire contagieux, ton envie de partager ce qui te semblait partageable — tes projets d’école, tes amis, tes rencontres, ta nouvelle blonde (allô G!)… Tu étais parti te faire une vie, ailleurs. Une vie qui te ressemblait peut-être plus que celle que t’offrait la Beauce dans laquelle nos parents t’avaient implanté, un peu tard pour que tu en aies le goût vraiment (tu avais quoi, plus que 2 ans à fréquenter l’école secondaire avant de quitter?).

Tu avais l’air bien. J’enviais ton bonheur, tout en étant heureuse pour toi.

Le temps d’un long weekend, on jasait autour des repas familiaux. Je te regardais faire une partie de bataille avec Michael (ah, les frères!). Je t’entendais parler à Mom et Dad avant d’aller te coucher, ma porte entre-ouverte, mon oreille qui en sortait.

J’avais envie de partir avec toi à chaque fois que tu remontais dans ton char pour la ville. J’avais sûrement les yeux pleins d’eau, mais je n’en disais pas mot. Tu partais et je montais pleurer dans ma chambre. Mon frère quittait pour longtemps. Encore. That’s it, that’s all.

Beaucoup plus tard — j’étais devenue une ado — lors d’une de tes visites, tu m’avais reconduit, hmm, peut-être chez une amie? On avait jasé dans l’auto. Tu m’avais raconté des trucs de ta propre adolescence. Des conneries de jeunesse que tu avais faites, au bal de finissants si je me souviens bien. Ça m’avait fait rire. Ça m’avait fait du bien de savoir que tu n’étais pas «parfait» comme je te voyais, que tu avais, toi aussi, fait des trucs «pas trop catholiques». J’avais l’impression que tu me comprenais, que tu étais là pour moi. À travers ton récit, tu m’avais aidé, saches-le. C’était un moment où j’en avais grand besoin parce que de mon côté, je sombrais beaucoup dans le noir, le désespoir, l’envie de me geler pour ne rien sentir. Je te regardais, mon grand frère, et tu m’avais ramené vers la lumière. L’espoir qu’un jour, moi aussi, je m’organise, que je vive une vie qui me ressemble, que je fasse de quoi de ma peau.

Tu me manquais beaucoup à cette époque. Même si je passais du temps chez toi l’été et qu’on «rattrapait le temps perdu»… .

Il m’arrive encore aujourd’hui, de ressentir ce «manque», même si notre relation a évolué et que je peux te voir beaucoup plus souvent. Le «manque» de la petite soeur qui s’ennuie de son grand frère. Le grand frère qui l’a aidé, sauvé des méchants par moments, the big brother who looked out for me.

Love you John.
Merci d’être là pour moi, toujours. xxx