J’écoute sporadiquement l’émission radio Par 4 chemins de notre grand sage, M. Jacques Languirand, les samedis soirs à la Radio de Radio-Canada. J’y trouve souvent inspiration et résonnance. Il me fait du bien et me permet de pousser mes réflexions plus loin.
Afin d’élargir et de nourrir les débats actuels, il me semble très pertinent de relayer quelques points résumés par M. Languirand dans son émission du 9 juin dernier; surtout après avoir eu vent, ce matin, que les 871 ammandements de l’opposition concernant le projet de loi C-38 ont été rejetés par le parti Conservateur. (Projet de loi C-38 : tous les amendements ont été rejetés / La Presse)
C’est un résumé de résumé, mais voici néanmoins quelques extraits:
On attribue peu de confiance et de crédibilité aux politiciens, car, dans l’esprit de bien des gens, «politicien» veut dire, avant tout, membre d’un parti politique, et donc: personnage voué et sacrifié aux intérêts corporatifs et souvent mesquins de son parti.
[…]
Ce qui m’apparaît le vice le plus fondamental des partis politiques c’est leur quête du pouvoir comme fin première et immédiate à rechercher. Ils ne la poursuivent pas tous de la même manière – en fonction des sortes de partis politiques – ils la visent selon des modalités et des nuances différentes, mais tous se rassemblent sous le dénominateur commun suivant: la conquête du pouvoir. […] pour obtenir la plus grande force de frappe possible.
[…]
[des partis stratégiques: Libéral et Conservateur] La stratégie électorale y prédomine carrément en vue de parvenir au pouvoir. Au premier chef la vision globale d’une société ne les intéresse guère, pas plus que les prises de positions idéologiques sur la justice sociale, sur la répartition équitable des biens, sur les libertés collectives et individuelles, sur les droits et devoirs des citoyens. C’est au contraire le pouvoir de gouverner le pays ou les provinces qui solicite avant tout leur attention.
[…]
Avec le système des partis politiques, si le parti élu occupe la majorité des sièges, ce sera chose très facile à son chef et à son cabinet de faire approuver leurs projets de lois. Question de pure formalité. Ils n’ont qu’à demander à tous leurs députés de voter en faveur de leur proposition et le tour sera joué. Ils n’ont même pas besoin de leur demander, les députés le savent déjà — le vieux réflexe partisan leur est acquis. […] C’est proprement impensable pour eux de voter contre leur parti.
Est-ce réaliste de repenser notre gouvernance, nos systèmes «démocratiques»?
Je dis OUI. (Et je ne crois pas être la seule.)
Tiré de l’émission du 9 juin. Entendu ici
Texte: «Abolir les partis politiques», par Jacques Lazure
aux Éditions Libre pensée