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Vue sur le Mont-Royal / Hôtel-Dieu

Vue sur le Mont-Royal / Hôtel-Dieu

J’ai retrouvé une note que j’avais écrite en 2008, pendant que j’attendais au CICS (Centre Intégré en traitement, recherche et enseignement en Cancer du Sein) du CHUM. J’avais trouvé une bosse dans mon sein droit et je commençais le processus afin de savoir c’était «quoi» et quoi en faire.

J’avais écrit ceci:

Perdre le fil. Le retrouver. Être seule. Seule. Respirer. Observer. Attendre.

S’imaginer les saisons qui passent.
Assise devant cette fenêtre. Assise hors de moi-même. Assise avec, en moi, le désir que tout se passe bien.

Pas de cancer.
Please.

The shitbox dans un coin qui crache des nouvelles bidons. Une vieille qui la regarde. Plus rien dans sa vie que le sourire d’un étranger pour la soulager pendant 3 secondes. Douleur chronique.

L’inquiétude / la quiétude. Ça se joue ici.

Lire les gens. Lire les femmes. Lire les yeux. Attendre. Take a number. Wait your turn.

Être avalée par un temps technocratique hyperlent dans une époque qui demande une course à saveur douteuse.

Chercher le bonheur. Éviter de se perdre. Angoisse.

J’ai été opérée en mars 2009 pour une tumeur phyllode mammaire, banale, mais tout de même envahissante.
Quel épisode d’incertitudes…

Merci à la Vie. Je suis en santé.

J’écoute sporadiquement l’émission radio Par 4 chemins de notre grand sage, M. Jacques Languirand, les samedis soirs à la Radio de Radio-Canada. J’y trouve souvent inspiration et résonnance. Il me fait du bien et me permet de pousser mes réflexions plus loin.

Afin d’élargir et de nourrir les débats actuels, il me semble très pertinent de relayer quelques points résumés par M. Languirand dans son émission du 9 juin dernier; surtout après avoir eu vent, ce matin, que les 871 ammandements de l’opposition concernant le projet de loi C-38 ont été rejetés par le parti Conservateur. (Projet de loi C-38 : tous les amendements ont été rejetés / La Presse)

C’est un résumé de résumé, mais voici néanmoins quelques extraits:

On attribue peu de confiance et de crédibilité aux politiciens, car, dans l’esprit de bien des gens, «politicien» veut dire, avant tout, membre d’un parti politique, et donc: personnage voué et sacrifié aux intérêts corporatifs et souvent mesquins de son parti.
[…]
Ce qui m’apparaît le vice le plus fondamental des partis politiques c’est leur quête du pouvoir comme fin première et immédiate à rechercher. Ils ne la poursuivent pas tous de la même manière – en fonction des sortes de partis politiques – ils la visent selon des modalités et des nuances différentes, mais tous se rassemblent sous le dénominateur commun suivant: la conquête du pouvoir. […] pour obtenir la plus grande force de frappe possible.
[…]
[des partis stratégiques: Libéral et Conservateur] La stratégie électorale y prédomine carrément en vue de parvenir au pouvoir. Au premier chef la vision globale d’une société ne les intéresse guère, pas plus que les prises de positions idéologiques sur la justice sociale, sur la répartition équitable des biens, sur les libertés collectives et individuelles, sur les droits et devoirs des citoyens. C’est au contraire le pouvoir de gouverner le pays ou les provinces qui solicite avant tout leur attention.
[…]
Avec le système des partis politiques, si le parti élu occupe la majorité des sièges, ce sera chose très facile à son chef et à son cabinet de faire approuver leurs projets de lois. Question de pure formalité. Ils n’ont qu’à demander à tous leurs députés de voter en faveur de leur proposition et le tour sera joué. Ils n’ont même pas besoin de leur demander, les députés le savent déjà — le vieux réflexe partisan leur est acquis. […] C’est proprement impensable pour eux de voter contre leur parti.

Est-ce réaliste de repenser notre gouvernance, nos systèmes «démocratiques»?
Je dis OUI. (Et je ne crois pas être la seule.)

Tiré de l’émission du 9 juin. Entendu ici
Texte: «Abolir les partis politiques», par Jacques Lazure
aux Éditions Libre pensée

La fin

* * * Spoiler alert * * *
J’ai terminé ma lecture sur l’heure du dîner.
Mr. Savage fini par s’enlever la vie.

Comment aurait-il pu trouver sa place dans un endroit pareil ? Comment aurait-il pu faire autrement ? Il n’y avait plus rien pour lui. Toute forme d’humanité était disparue de cet étrange paysage. On le regardait comme une bête, comme un jeu, comme une vulgaire attraction. Certes, que ce soit fiction ou réalité, parfois cet acte demeure LA solution logique, voire la seule.

Où se situe notre compréhension réelle des raisons qui poussent quelqu’un jusqu’au suicide ?
Dans un monde où la détresse des gens passe inaperçue, sommes-nous même outillé à comprendre le geste ?

Détresse, perte d’espoir, confiance inexistante, douleur, isolation, complexité désolante, mal d’être, maladie… Ce ne sont là que les esquisses qui formeront ce projet final.

Le meilleur des mondes…
Pour certains, il n’aura jamais été plus que cruel, violent, désaxé.

Un monde a quitter.


RIP B.D. / Mes pensées sont avec toi qui n’est plus et avec tes proches.


Association québécoise de prévention du suicide (AQPS)
/ 1 866 277-3553 / www.aqps.info